Développer sa créativité
Sur Réserve Créative, je pars du postulat que nous sommes toutes et tous créatifs ou créatives et que la créativité n’est pas qu’artistique. Elle s’exprime de multiple façon et se matérialise sous de nombreuses formes, parfois insignifiantes.
Qu’elle soit scientifique, juridique, artistique, technique ou entrepreneuriale, elle nécessite d’être entretenue et stimulée, sous peine de disparaître (pour éventuellement réapparaître des années plus tard).
Mais comment faire quand tu ne t’estimes pas créatif·ve ? Peut-on apprendre à devenir créatif ?
Dans cet article, j’aborde :
- le fonctionnement de la créativité,
- les raisons pour vouloir développer ta créativité,
- les principaux freins à ton épanouissement créatif,
- des astuces à tester pour développer ta créativité.
Si tu as envie d’aller plus loin, tu peux t’inscrire à la newsletter Réserve Créative. Une fois par mois, j’y partage des astuces, des ressources ou des inspirations pour stimuler et développer ta créativité.
Comment fonctionne la créativité ?
Longtemps, on a cru que la créativité était liée à des facteurs magiques, comme une muse, un génie ou une intervention divine. Si le fonctionnement exact de la pensée créative reste encore un mystère, on sait désormais qu’elle résulte d’une activité cérébrale complexe.
Surtout, on sait qu’elle ne suit pas un parcours linéaire et constant. On parle même de cycle de la créativité.
De nombreux scientifiques et artistes ont essayé de théoriser la créativité et les modèles qui sous-tendent la création de nouvelles idées.
L’un des modèles les plus répandus est celui du Britannique Graham Wallas, qui comprend 4 grandes phases :
1. La préparation
Le processus créatif commence par une phase de préparation, plus ou moins longue selon le problème à résoudre.
Pendant cette phase, on compile tous les savoirs existants, on identifie des sources d’inspiration et on engrange les connaissances. Images, livres, formation, conversations au bar du coin, films, expositions… toutes les sources sont bonnes à prendre.
On devient alors une véritable éponge, qui accumule l’information.
2. L’incubation
Cette phase consiste à se déconnecter du problème que l’on cherche à résoudre et à laisser les informations infuser dans notre esprit.
Cela peut être sous la douche, lors d’une balade, en regardant un emballage, en discutant, en lisant cette newsletter…
L’objectif est de laisser ton esprit se reposer et de penser à tout, sauf à ce que l’on cherche à accomplir.
3. L’illumination
C’est LE moment magique. Les idées arrivent et ton esprit bouillonne. Des solutions concrètes commencent alors à se dessiner.
C’est le fameux « Eurêka ! » qui arrive à l’improviste et qui procure une immense satisfaction personnelle.
4. La vérification
Cette étape consiste à affiner la ou les idées retenues lors de la phase d’illumination. Ces dernières sont concrétisées.
Le créateur ou la créatrice analyse ensuite le résultat obtenu et le peaufine si besoin.
J’aime ajouter une cinquième phase : celle du deuil. Il n’est pas toujours simple de quitter l’excitation de la phase d’illumination et de concrétiser ses idées. Encore moins de les rendre publiques et d’accepter qu’elles ne peuvent pas toujours être modifiées facilement.
Bien sûr, le processus créatif ne s’inscrit pas dans un temps identique selon le projet. Écrire une newsletter ne prend pas le même temps que réaliser un film ou écrire un roman.
En outre, plus le projet va être long, plus tu vas faire le va-et-vient entre les différentes phases.
Enfin, plus tu es sensible à ce qui se passe en toi, plus tu réussis à identifier dans quelle phase tu es. Cela te permet de créer des routines adaptées à ton rythme et, surtout, d’identifier les points que tu peux développer pour être encore plus créatif·ve.
Pourquoi vouloir développer ta créativité ?
La créativité est souvent présentée comme étant LA compétence professionnelle la plus demandée par les employeurs (un des fameux soft-skills). La développer ferait alors de toi un·e meilleur·e employé·e.
Dans ce contexte, elle est mise au service de la performance de l’entreprise et de sa compétitivité (mais pas à celui de ton épanouissement personnel). Mais, attention, trop de créativité te fait passer pour un·e excentrique aux idées farfelues ! Il faut donc que tu la développes, mais pas trop… Bonjour l’injonction contradictoire !
Je te propose une approche différente : tu ne devrais chercher à développer ta créativité que si tu en as envie ou si tu en ressens le besoin. Cela doit avant tout être une motivation personnelle pour t’épanouir, pas pour rentrer dans une case.
D’après mon expérience et celle des invités du podcast, développer sa créativité c’est :
- mieux connaître ses forces et faiblesses, mais aussi ses goûts et envies,
- renforcer sa résilience face aux évènements de la vie,
- transmettre ses créations en héritage,
- se faire plaisir en jouant, en expérimentant et par la même occasion prendre soin de soi,
- être libre,
- trouver un exutoire pour ne pas sombrer dans la dépression ou se tenir éloigné des drogues.
Finalement, développer sa créativité, c’est développer son humanité et sa singularité, dans un monde toujours plus standardisé.
8 freins au développement de ta créativité
Les techniques que je vais te présenter ci-après sont inutiles si tu ne fais pas d’abord un travail sur toi pour :
- identifier les freins qui t’empêchent d’explorer pleinement ton potentiel créatif,
- chercher à les lever, ou au moins apprendre à composer avec.
Voici les blocages les plus fréquents et quelques clés pour les lever :
L’absence de curiosité
Sans curiosité, il n’y a pas de créativité.
La curiosité est centrale dans toute création.
C’est elle qui nous pousse à acquérir de nouvelles connaissances (pour le plaisir ou par besoin) et à vivre des expériences inédites. Elle repousse les frontières du possible.
Si la curiosité n’est pas naturelle pour toi, tu peux la développer avec ces deux questions : Et si ? Et puis ? (ou sa variante « Et alors ? »)
La première t’invite à imaginer différentes solutions et à creuser leur potentiel. La seconde t’aide à aller plus loin dans ton raisonnement.
Par exemple, le designer Étienne Mineur, se pose très souvent la question « et si ? » :
- Et si les pages d’un livre se dépliaient au lieu de se tourner ?
- Et si un site web disparaissait après avoir une unique visite ?
- Et si un morceau de papier produisait du son ?
C’est ce questionnement qui lui permet de concevoir des expériences interactives inédites.
Le perfectionnisme
Il vaut mieux (bien) fait que parfait
Cette maxime, je l’ai beaucoup entendue lorsque je me suis lancé dans la création de contenu. Pendant longtemps, j’ai cru que c’était une excuse de fainéant, avant d’en comprendre réellement le sens.
En effet, j’ai mis du temps à différencier exigence et perfectionnisme.
En matière de créativité, le perfectionnisme est un obstacle considérable :
- il empêche de se lancer, surtout si le projet nous tient à cœur ;
- il est source de stress constant ;
- il remplit nos tiroirs de projets non terminés, car imparfaits ;
- il restreint le champ des possibles et incite à rester dans sa zone de confort.
Je ne sais pas si on peut se débarrasser totalement de son perfectionnisme. En revanche, on peut déjà chercher à le conscientiser et le museler.
On peut aussi apprendre à accepter l’imperfection, qui fait partie intégrante de toute création. Pour cela, le regard de l’autre, et notamment d’un enfant, peut aider. Dans de nombreux cas, ils vont s’extasier devant une de nos œuvres que l’on trouve moche, nous aidant à relativiser.
Se concentrer sur ses progrès, aussi minimes soient-ils, est aussi une bonne solution pour lutter contre son perfectionnisme.
Le manque de confiance en toi
Le manque de confiance en soi amène de nombreuses personnes talentueuses à s’autocensurer et à tuer dans l’œuf toute nouvelle idée, par peur du jugement ou par comparaison.
Pour lever ce frein, tu as deux grandes solutions :
- Parfaire ta pratique dans ton coin, sans la montrer à personne tant que tu n’es pas prêt.
La difficulté avec cette méthode est de savoir jauger le moment où tu estimes être prêt. Surtout si tu es perfectionniste. - T’entourer d’un groupe de confiance, à qui tu peux montrer tes créations sans crainte d’être jugé·e. Cela peut être un cercle d’ami·es, ta famille ou encore une communauté numérique.
La dynamique collective est souvent un bon moteur pour créer et sortir de sa zone de confort. Attention toutefois à choisir des personnes qui ont un niveau similaire au tien pour éviter la comparaison toxique.
Bien sûr, tu peux alterner entre les deux, en fonction de ton envie.
Si ta créativité est artistique, tu peux aussi commencer avec des kits DIY (do it yourself) qui te fournissent un cadre intéressant pour monter en compétence dans un domaine. Tu peux également suivre une formation.
La comparaison
La comparaison est habituellement présentée comme un frein à la créativité. C’est vrai, mais elle peut aussi être un moteur.
À titre personnel, j’ai lancé de nombreux projets créatifs après m’être comparé à des personnes qui me semblaient réussir et acquis la certitude que je pouvais faire au moins aussi bien qu’eux.
C’est le cas du podcast. Si j’ai osé me lancer, c’est à force d’écouter des podcasts de qualité moyenne, mais qui avaient l’air de cartonner (selon mes critères). J’étais persuadé que je pouvais faire aussi bien, voire mieux, en termes de qualité.
C’est ce que j’appelle une saine comparaison, par opposition à la comparaison toxique. La comparaison toxique, c’est celle qui te pousse à te comparer à des personnes bien plus avancées que toi dans leur parcours créatif.
Tu te compares alors à elles selon des critères incomparables :
- le nombre d’abonné·es sur les réseaux sociaux ;
- le nombre d’œuvres vendues ;
- les passages dans les médias ;
- le chiffre d’affaires généré…
Chaque parcours est différent et en matière de créativité, il n’y a pas de recette magique ou de plan à suivre méticuleusement pour réussir.
Le manque d’écoute de tes envies
Pratique créative et passion sont généralement fortement liées. Or, il peut arriver que certains jours, tu n’aies aucune envie de pratiquer, quelle qu’en soit la raison.
Dans ce cas, il y a deux écoles :
- Celle qui va te dire de te forcer et que c’est grâce à la pratique quotidienne que tu vas développer ta créativité.
- L’autre, qui te conseille d’écouter tes envies et de questionner ton absence d’envie pour comprendre ce qui se cache derrière.
J’ai tendance à favoriser la seconde. Quand je n’ai pas envie de faire quelque chose, j’essaie de comprendre si c’est juste de la flemme ou si c’est plus profond.
Si c’est de la flemme ou de la procrastination, se forcer est effectivement une bonne idée, car le plus dur est souvent de se lancer. En revanche, si mon manque d’envie est le reflet d’un blocage ou d’un changement d’intérêt pour la pratique, j’en prends acte et agis en conséquence.
L’exigence de résultats
On ne peut pas demander à sa créativité de payer les factures.
Marie Blachier, podcast Réserve Créative.
La pensée créative étant sinueuse, il y a souvent un décalage entre notre projection du résultat et la réalité. Il arrive même que nous soyons incapables de matérialiser ce que l’on a en tête.
Exiger des résultats de ta créativité, c’est la brider. C’est parfois nécessaire, surtout dans un cadre professionnel, mais sur le long terme, tu risques de te démotiver et de ne plus prendre de plaisir à créer.
Si tu crées pour toi, pour ton épanouissement personnel, il est important d’apprendre à lâcher prise sur le résultat.
D’ailleurs, pour certain·es artistes, le processus est plus important que le résultat. C’était notamment le cas du peintre sud-coréen Park Seo-Bo (1921 – 2023).
La fermeture aux critiques
J’entends fréquemment dire que pour développer sa créativité, il faut ignorer les critiques. Je suis personnellement en désaccord avec cette vision égocentrique. Je pense qu’il ne faut pas les ignorer, il faut les sélectionner.
En effet, toutes les critiques ne se valent pas : entre une critique gratuite anonyme sur internet et celle, constructive, d’une personne qui a plus d’expérience que moi, le choix est vite fait !
Je pense que les critiques, si elles sont argumentées et constructives, peuvent être bénéfiques à ta pratique. Elles te poussent à te remettre en question, à envisager les choses sous un autre angle et te permettent d’évoluer.
Bien sûr, tu peux choisir d’ignorer une critique fondée si elle va à l’encontre de ton instinct, mais la rejeter par principe serait une erreur.
Cette citation de Stephen King sur son processus d’écriture illustre bien ma vision :
Écrivez avec la porte fermée, réécrivez avec la porte ouverte.
Stephen King
La pression des dates butoirs
Que ce soit à l’école, dans un laboratoire, en entreprise ou dans un atelier, les échéances nuisent à la créativité.
Si elles sont nécessaires pour ne pas procrastiner indéfiniment, une date butoir définie arbitrairement nuit à l’émergence d’idées nouvelles et favorise l’exécution académique des tâches.
Malheureusement, dans de nombreux cas les délais te sont imposés et tu dois apprendre à composer avec. La seule solution dans ce cas est de perfectionner ton processus créatif (et notamment la phase d’incubation) pour réussir à être créatif dans un temps très court.
Comment développer ta créativité
Il n’existe pas une seule méthode pour développer sa créativité : certains ont besoin de se replier sur eux-mêmes, d’autres de s’ouvrir sur le monde. Certains ont besoin d’être guidés, d’autres fonctionnent à l’instinct.
Bref, il y a autant de méthodes que de personnalités créatives.
Voici quelques conseils issus de mon expérience, de mes échanges sur le podcast ou de mes lectures, que tu peux essayer d’appliquer pour développer ta créativité au quotidien :
Recherche le calme
On ne cherche pas la créativité, on l’accueille
Cette phrase résume la pensée de nombreuses personnes ayant travaillé sur la créativité, notamment Elizabeth Gilbert dans son célèbre livre « Comme par magie : vivre sa créativité sans la craindre ».
Pour qu’une idée se développe, ton cerveau a besoin de calme et de sérénité. Ce n’est pas lorsqu’il bouillonne et que tu penses à 10 000 choses en même temps que tu seras le plus créatif ou la plus créative. Tu risques alors de « forcer » et d’aboutir à un résultat peu satisfaisant.
Il faut donc que ton cerveau ait la place et les ressources pour accueillir de nouvelles idées ou faire de nouvelles connexions entre des idées existantes.
Même si cela aide, tu n’es pas obligé·e de faire de la méditation. Il faut juste que tu arrives à faire le vide dans ton esprit et faire en sorte qu’il soit dans le présent, peu importe la méthode.
Par exemple, tu peux :
- fixer pendant deux minutes l’aiguille des secondes d’une horloge ;
- te lever une heure avant tout le monde pour être au calme ;
- écouter de la musique relaxante ;
- te promener ;
- caresser un chat.
À toi de trouver ce qui fonctionne le mieux pour toi.
Rechercher le calme ne signifie pas nécessairement que tu dois t’isoler dans une bulle. Certaines personnes très créatives ont besoin de bruit et de vie autour d’eux pour créer. En revanche, l’agitation extérieure n’affecte pas leur calme intérieur.
Favorise l’ennui
Ennemi de la société moderne, l’ennui est, avec la curiosité, un rouage essentiel du processus créatif. Souvent confondu avec la paresse et l’oisiveté, il est combattu alors qu’il devrait être encouragé.
D’ailleurs, le Larousse définit l’ennui comme :
Une lassitude morale produite par le désœuvrement, le manque d’intérêt, etc.
Larousse de poche, 2016
C’est donc une vision très négative et simpliste qui ne reflète pas les différentes formes d’ennui.
L’ennui propice à la créativité, c’est simplement celui où notre cerveau n’est pas sursollicité et qu’il peut errer comme bon lui semble.
Cela peut être :
- sous la douche,
- aux toilettes,
- quand tu fais du sport, de la méditation, la vaisselle, un puzzle,
- en conduisant de longues heures sur une autoroute peu fréquentée,
- quand tu t’assois au bord d’un lac de montagne pour en contempler la beauté…
Ces tâches demandent une attention limitée à notre cerveau. Notre pensée est donc plus libre de vagabonder et de développer des connexions entre idées.
Accepter de s’ennuyer, c’est autoriser son cerveau à faire le tri dans les idées et de prendre le recul nécessaire pour alimenter sa créativité.
Ne fuis pas l’introspection
Si tu as le sentiment de refouler ta créativité, faire un exercice d’introspection peut t’aider à identifier tes blocages. Tu peux, par exemple, chercher à comprendre pourquoi tu refoules ta créativité.
Dans l’épisode n°7, « Trouver le courage d’exprimer sa créativité », Robin Azema suggère deux méthodes :
- La visualisation, qui consiste à se projeter dans ce que serait, pour toi, une vie créative. Pour cela, il suffit de se poser les questions suivantes : Si je libérais ma créativité, comment serait ma vie ? Qu’est-ce que je pourrais faire grâce à ma créativité ? Est-ce que je me sentirais mieux ? Qu’est-ce que ça peut m’apporter ?
- Les petits pas : méthode qui permet de se mettre en mouvement progressivement, en commençant par les étapes les plus petites et les plus faciles.
Au fur et à mesure que tu renoueras avec ta créativité, tu vas régulièrement être confronté à la peur. L’introspection peut alors être une arme pour lutter contre cette dernière.
Si tu hésites encore à passer à l’action, essaie juste de définir une première chose que tu peux faire pour commencer à te libérer.
Robin Azema, podcast Réserve Créative
Quel est le premier truc avec lequel tu es à l’aise ? Est-ce que tu as une bonne raison de ne pas faire ce premier truc ?
À noter que ce conseil est fortement lié aux deux précédents.
Retrouve ton authenticité
En grandissant, notre créativité est généralement bridée par notre entourage, l’école, voire la société au sens large. Si elle est approuvée chez l’enfant, elle peut devenir un défaut chez l’adulte.
Or, être authentique est une des conditions premières pour être créatif·ve.
Regarde un enfant jouer : avant d’être bridés, les enfants sont des réserves inépuisables de créativité dont l’esprit transforme naturellement le réel en un imaginaire débordant.
Ce sont de véritables machines à inspiration pure, instinctive. Ils ne se soucient pas de la beauté ni même du réalisme de leurs créations. Ils créent juste par plaisir, par goût de l’aventure.
Voici ce que disait mon invitée Laëtitia Gillard à ce sujet :
[Les enfants] ne visent pas un résultat et sont dans l’acceptation et l’appréciation du cheminement plus que de la finalité.
Laëtitia Gillard, épisode « Réinventer sa créativité », podcast Réserve Créative
Ils sont aussi complètement détachés de leur création, ils n’ont aucun mal à la jeter à la poubelle, à l’offrir, ou à passer à la suite ! Ils ne mettent pas trop de poids et de sérieux dans ce qu’ils créent et fourmillent d’idées.
Bref, ils sont authentiques.
En tant qu’adulte, être authentique, c’est avant tout être sincère avec soi-même. Cela signifie faire les choses avec le cœur, à sa façon et non pas pour « ressembler à ». Si l’imitation est intéressante pour s’entraîner dans un style, elle ne permet pas de créer quelque chose qui te ressemble.
Prends le bus plutôt qu’un VTC
Se fondre dans la foule et l’observer est un bon moyen de développer son sens de l’observation et sa créativité.
Surtout si tu connais un certain succès dans ta discipline (ce que je te souhaite).
De nombreuses personnalités créatives (notamment des artistes ou des publicitaires) perdent leur connexion au monde qui les entoure dès qu’ils gagnent un peu d’argent. Au café du coin, ils préfèrent le confort feutré et ennuyeux des salons d’un hôtel luxueux.
Si ce conseil est essentiellement valable pour les personnes qui mettent leur créativité au service de la description du monde (écrivain·e, peintre…) elle est aussi valable pour des entrepreneur·ses ou des scientifiques.
S’enfermer dans sa bulle dorée, c’est perdre le contact avec une source inépuisable d’inspiration.
Va où personne ne va
Comme je l’ai expliqué plus tôt, la curiosité est essentielle au développement de la créativité. Dans cette optique, n’hésite pas à t’intéresser à un grand nombre de disciplines.
Par exemple, lors de ses études de design Geoffrey Dorne se rendait régulièrement à des conférences de philosophie, de sociologie ou encore de mathématiques.
Pense aussi aux personnalités les plus créatives du Moyen-Âge, notamment Léonard de Vinci : pour elles, il n’y avait pas de frontière entre les arts et les sciences.
Ce conseil est aussi celui d’Aurélien Lefrançois, concepteur de jeux, qui nourrit sa créativité en explorant d’autres disciplines et en s’investissant dans d’autres projets :
Bouger beaucoup, souffler pour sortir de l’univers du jeu, c’est ce qui me paraît être le plus fertile.
Aurélien Lefrançois, épisode « La créativité au service du jeu » du podcast Réserve Créative.
Dans un autre domaine, Stéphanie Walter, conceptrice d’interface web, constate que l’ouverture d’esprit permet de lutter contre la standardisation.
En t’intéressant à de multiples sujets, cela t’ouvre l’esprit et facilite la création de ponts entre les disciplines.
Cela te permet aussi de construire ton identité de personnalité créative et de te distinguer de tes concurrents, surtout si tu envisages de commercialiser ta créativité.
Apprends à t’aimer
Pour Aurélie Brunet, l’amour de soi est favorable au développement de la créativité :
Cultive l’amour de toi, l’acceptation de toi, la pensée positive et la bienveillance à ton égard. Même si parfois, tu fais de la merde, parce qu’on en fait tous !
Aurélie Brunet, épisode « Spiritualité et créativité » du podcast Réserve Créative
Plus tu vas t’aimer, plus ta créativité jaillira !
On pourrait aussi formuler ce conseil à l’inverse : « Arrête de te nuire ».
Pour y arriver, il n’y a pas de recette miracle et tu devras expérimenter pour trouver ce qui te convient le mieux : certains vont chez le psy, d’autres ont recours à l’introspection tandis que d’autres travaillent leur mental ou suivent une formation.
Aurélie utilise beaucoup la technique des affirmations positives. Cela passe notamment par un changement de discours, qui valorise le chemin parcouru plutôt que celui qu’il reste à parcourir.
L’acceptation de soi et de ses émotions favorise aussi ta capacité à croire en toi.
Inspire-toi des 10 règles de Corita Kent
Religieuse, artiste iconoclaste, activiste proche des milieux anarchistes… Corita Kent n’a jamais su rentrer dans les cases. C’est probablement pour cela qu’elle a été marginalisée par le monde de l’art.
De son vrai nom Frances Elizabeth Kent, elle est souvent considérée comme la religieuse oubliée qui a révolutionné le Pop Art*.
Pourtant, son travail est phénoménal : dans sa carrière, elle a produit plus de 700 affiches et sérigraphies colorées et truffées de références savantes ou populaires et de jeux de langage.
Au-delà de son œuvre artistique, elle est connue pour avoir listé 10 règles visant à libérer sa créativité :
- Trouvez un endroit qui vous inspire confiance et essayez de lui faire confiance pendant un temps.
- Apprenez tout ce que vous pouvez de votre professeur·e et de vos camarades d’études.
- Apprenez tout ce que vous pouvez de vos étudiant·es.
- Tout est expérience.
- Soyez autodiscipliné.
Cela signifie trouver des personnes sages ou intelligentes et choisir de les suivre. Être discipliné, c’est suivre d’une manière appropriée. Être autodiscipliné, c’est suivre d’une meilleure manière.
(Sous-entendu : ne pas se contenter de copier ou d’imiter, mais d’aller au-delà de l’enseignement de ces mentors.)
- L’erreur n’existe pas. Il n’y a pas de victoires ou de défaites. Il n’y a que l’action.
- La seule règle est de travailler. Si vous travaillez, cela vous mènera à quelque chose. Ce sont les personnes qui travaillent constamment qui finissent par comprendre les choses.
- N’essayez pas de créer et d’analyser simultanément. Ce sont des processus différents.
- Soyez heureux dès que vous le pouvez. Amusez-vous. C’est plus léger que vous ne le pensez.
- « Nous brisons toutes les règles. Même nos propres règles. Comment y arrivons-nous ? En nous laissant la latitude nécessaire pour le faire. » (John Cage)
Conseils utiles : soyez toujours partout. Rendez vous partout. Soyez toujours présent en cours. Lisez tout ce qui vous tombe sous la main. Regardez tous les films que vous pouvez attentivement. Sauvegardez tout : cela pourra vous servir plus tard.
(Certaines règles ne sont pas évidentes à traduire. Je t’invite à les lire en version originale, si tu es à l’aise avec l’anglais.)
Des décennies plus tard, ces règles sont toujours valables et résument bien le contenu de cette page.
*Titre d’un portrait des Inrockuptibles.
Conclusion
Développer sa créativité est une aventure magnifique mais qui nécessite un travail sur soit aussi passionnant qu’effrayant.
Pour t’accompagner sur ce chemin, tu peux consulter les astuces ci-dessous ou t’inscire pour recevoir une fois par mois dans ta boîte mail des conseils pour développer ou entretenir ta créativité.
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